Au Japon la mort est considérée comme le début d'une nouvelle vie. Toutes les cérémonies qui l'entoure sont basées sur cette croyance.
L'enterrement se compose d'une crémation (on brûle le corps dans un crématorium) décidée par décret gouvernemental et d'un enterrement des cendres dans la tombe familial.
La densité de la population japonaise a rendu le coût des obsèques très élevé, à 4 millions de yens (ce qui représente 30 000 euros), contre environ 4000 euros en France. Le Japon occupe donc la première place mondiale pour les dépenses par familles concernant les obsèques.
Ces dépenses comprennent l'autel pour le défunt, autour duquel parents et amis viennent se recueillir, le tombeau, pour les cendres, l'incinération obligatoire et la location des voitures funéraires et voitures d'accompagnement, cinq ou six, en moyenne.
Lors de la veillée funèbre (通夜, tsuya ) les proches se réunissent pour consoler l'âme du défunt afin qu'il accepte de partir.
S'ensuit quelques rituels, le matsugo no mizu (末期の水 , « l’eau du dernier moment ») où ils humidifient les lèvres du mort pour que celui-ci puisse se réincarner, et le makura-kazari (枕飾り, « décoration de l'oreiller ») où ils disposent sur une table une nappe blanche ou argentée, des fleurs, de l’encens, une chandelle allumée, un bol de riz et des boulettes de pates et d'eau.
Le juzu (数珠), qui est un chapelet bouddhiste composé de 108 perles représentant le karma (principe hindouiste qui veut que la vie des hommes dépende de leurs actes et vies passés) est placé entre les mains du défunt pour que l’âme du mort renonce aux désirs humains et atteigne la vertu.
Quelques fois on dispose aussi un couteau sur la poitrine du mort, afin d’éloigner les mauvais esprits.
Puis les proches déposent auprès du corps un sac rempli d’argent afin que l’âme du défunt puisse traverser le Sanzu-no-kawa (三途の川, « fleuve de la mort ») qui sépare le monde des vivants et l’autre monde (le Sanzu-no-kawa correspond au Styx de la mythologie grecque).
Chaque personne qui visite le défunt remet à la famille une enveloppe contenant une certaine somme d'argent (okôden) pour l'aider à faire face aux dépenses faramineuses qu'engendrent les funérailles. Ensuite la personne passe dans la pièce ou se trouve le défunt et lui offre de l'encens et parfois des fleurs.
Après avoir assisté à la veillée funèbre chaque personne s'asperge de sel purificateur (きよめ塩, kiyome-shio ) avant de rentrer chez eux pour conjurer le mauvais sort.
La famille prévient ensuite les autorités du décès, et c'est le fils aîné qui prend en charge l’organisation des obsèques. Il doit contacter un temple pour procéder aux rites religieux et choisir la date des obsèques. Suivant le lavage du corps, le défunt est revêtu du shinishōzoku (死装束,« habit pour le voyage vers l’éternité »).
Après a crémation on place les cendres dans une urne en commençant par le bas pour que le mort ait la "tête en haut". Pendant 49 jours cette urne est placée sur un autel dans la maison familiale, puis est amenée dans le caveau familial.
Les proches du défunt font appel à un moine bouddhiste appelé sōryo (僧侶 ) pour aider le mort à s'apaiser. Il donnera un nom posthume au défunt, le kaimy ō (戒名 ). Pendant la veillée il prie le 3ème, le 7ème, le 21ème et le 49ème jour. Il va lire un sutra (la mise par écrit des enseignements de Bouddha).
Les participants prennent de la poudre d’encens (塗香, zukō ) dans leurs mains, les lèvent à hauteur des yeux, referment les doigts et prient. Ils laissent ensuite tomber l’encens et répètent deux fois cette action.
La couleur funèbre de la tenue traditionnelle est le blanc, mais l'influence de la culture occidentale à finalement fait basculer la majorité au noir
Il est curieux de parfois voir dans les cimetières japonais certaines pierres avec des caractères peints en rouge. En effet, lorsqu’une personne mariée décède, le nom de son conjoint est gravé sur la pierre et peint en rouge. Cette peinture symbolise la volonté des époux de se rejoindre dans la tombe. Ainsi, lorsque le second membre du couple décède, la peinture est alors effacée. Cette pratique est de moins en moins suivie de nos jours..
Akie
Sources :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Rites_fun%C3%A9raires_au_Japon
http://www.obseques-liberte.com/rites-funeraires/Japon.htm
http://reopronihon.skyrock.com/1551029956-La-mort-au-Japon.html