La religion au japon

Pour rentrer directement dans le vif du sujet, il y a deux religions majeures au Japon : le shintoïsme (84% de la population) et le bouddhisme (71%). Le christianisme, troisième religion en ordre d'importance, est pratiqué par seulement 2% de la population. L'islam est également présent (en témoigne la mosquée de Tokyo), ainsi que quelques sectes.

En caricaturant grossièrement, on peut dire que les Japonais ne sont pas le peuple le plus religieux qui soit. Ils seraient plutôt méfiants face aux institutions religieuses, et mélangeraient aisément des pratiques venant de différentes religions. D'ailleurs, la plupart des Japonais se considèrent comme à la fois shintoïstes et bouddhistes, si bien que l'on parle du syncrétisme shintô-bouddhique.

La religion "typiquement" japonaise est le shintoïsme, aussi appelé shinto (terme signifiant "voie des Dieux"). Elle est la plus ancienne religion du Japon, et se trouve très peu en dehors de ses frontières.

Il s'agit d'une religion animiste, étant donné qu'un shintoïste considère que chaque chose (un arbre, une montagne, un objet quelconque...) est habitée par un Kami. (Le mot kami n'a pas d'équivalent en français, il peut se traduire par dieu comme par esprit).

Une des caractéristiques de la religion shinto est l'importance que l'on porte à l'ascendance d'une famille. Dans la cour impériale, les personnes aux fonctions importantes auraient même pour ancêtres des Kamis. Et plus la fonction était importante, plus le Kami était important. Ainsi, l'empereur du Japon, par ailleurs chef de la religion, descendrait d'Amaterasu, déesse du soleil.

Amaterasu (au centre) par Utagawa Kunisada

Des cérémonies dédiées à un Kami en particulier se déroulent sur une journée entière. Les jours et les Kamis fêtés dépendent de chaque village. On trouve notamment au cours de ces cérémonies des représentations théâtrales et des danses religieuses.

Passons maintenant au bouddhisme si personne n'est mort entre-temps.

Le bouddhisme est à la base une philosophie originaire d'Inde et créé par Siddhartha Gautama, le premier Bouddha.

Il a été introduit au Japon au VIeme siècle par l'intermédiaire des Chinois et des Coréens. Son implantation a été facilité par le fait que le confucianisme et le taoïsme, deux philosophies chinoises, étaient déjà présentes et adoptées par les Japonais. Ils ont tout de même modifié librement le bouddhisme de façon à ce qu'ils conviennent mieux à ce qu'ils attendaient de lui.

Statue du Bouddha au temple Senso ji

J'ai déjà parlé en début d'article du syncrétisme shintô-bouddhique. Par définition, un syncrétisme est un mélange de plusieurs doctrines. En fait, le bouddhisme s'est si bien intégré au Japon que l'influence qu'il a eut sur la religion autochtone, le shintoïsme, était si importante qu'il est de nos jours impossible de retrouver à quoi ressemblait le culte shinto originel.

Mais attention, si le bouddhisme et le shintoïsme se sont mutuellement influencés et modifiés, ils  ne se sont en aucun cas mélangés pour donner une seule religion. Ils restent deux religions distinctes.

Quant aux autres religions, je vous renvois pour le christianisme à l'article sur les premiers contacts avec les Européens car il n'y a guère plus à dire. L'islam est quasi uniquement pratiqué par les immigrés (90% des musulmans au Japon).

Mosquée de Tokyo

Pour finir sur les sectes, elles sont regroupées dans deux catégories : les "nouvelles religions" et les "nouvelles nouvelles religions". Mais il n'est pas nécessaires d'en dire plus la-dessus, puisque techniquement, ce ne sont pas des religions...

Ado

Sources :

Chronique japonaise, Nicolas Bouvier

Le voyage au Japon, Patrick Beillevaire

http://japethno.info/jmb/textes/41_religions_au_japon.pdf

http://fr.wikipedia.org/wiki/Religion_au_Japon